La fédération internationale veut faire la chasse aux commentaires insultants sur les réseaux sociaux


World Rugby, l’instance organisatrice du rugby mondial et chef d’orchestre de la Coupe du monde, qui débute en France vendredi 8 septembre, veut faire la chasse aux insultes, au harcèlement et aux messages racistes sur les réseaux sociaux visant les arbitres et les joueurs.

L’instance a annoncé, mercredi 6 septembre, avoir noué un partenariat avec une entreprise spécialisée dans l’analyse de données, Signify Group. Celle-ci sera notamment chargée de détecter les messages problématiques dans « plus de 30 langues » sur les réseaux sociaux (en particulier X, anciennement Twitter, et Instagram), explique World Rugby dans un communiqué.

Cet effort se heurtera à la difficulté – que rencontrent déjà les grandes plates-formes numériques – de repérer correctement et automatiquement dans le flot des messages postés ceux qui contreviennent aux règles des réseaux sociaux. Les systèmes de détection automatique ont en effet du mal à caractériser le second degré, la nuance et les subtilités de la langue. Ils ont ainsi tendance à considérer comme problématiques des messages qui ne le sont pas, ou au contraire à laisser en ligne des propos qui devraient être supprimés.

Les messages repérés pourront être ainsi signalés aux plates-formes qui les hébergent afin qu’elles les suppriment. Les propos racistes, insultants ou relevant du harcèlement sont en effet très souvent contraires aux règles internes des principales plates-formes. Le problème, c’est que les entreprises du secteur sont régulièrement pointées du doigt pour la lenteur et le caractère aléatoire de leur modération, y compris lorsque les contenus signalés sont clairement contraires à ces règles internes.

Troisième étage du dispositif : World Rugby pourra transmettre des informations concernant les propos les plus graves aux fédérations nationales afin « qu’elles bannissent les individus des événements nationaux et internationaux de rugby ». Enfin, pour les contenus qui nécessitent une réponse, notamment judiciaire, l’instance du rugby mondial pourra aussi dénoncer aux autorités certains messages afin de « démasquer les pires contrevenants ».

« Un message clair de tolérance zéro »

Ce n’est pas la première fois qu’une grande fédération sportive s’attaque aux insultes visant les joueurs sur les réseaux sociaux. Lors de la Coupe du monde de football, en 2022, la FIFA avait lancé un dispositif similaire. A l’issue de la compétition, la fédération mondiale avait révélé que 19 000 messages injurieux avaient été détectés. La France avait été l’équipe la plus visée, suivie par le Brésil et l’Angleterre.

World Rugby espère ainsi envoyer « un message clair de tolérance zéro : les abus en ligne seront surveillés et des mesures seront prises si nécessaire ». « Il est essentiel de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les joueurs et les officiels de match. Il est logique et opportun d’étendre cette protection aux réseaux sociaux », explique également Dominic Rumbles, le directeur de la communication de World Rugby.

Le rugby a beau être un sport auquel beaucoup attribuent des « valeurs » prétendument absentes d’autres sports plus médiatiques comme le football, il est régulièrement concerné par des messages d’injures. Le meilleur arbitre de la planète, l’Anglais Wayne Barnes, a récemment révélé avoir réfléchi à ranger le sifflet après que sa famille a été visée, sur les réseaux sociaux, par des menaces de violences sexuelles. Le deuxième-ligne du XV de France Romain Taofifénua a, lui, dénoncé au printemps un message raciste apparaissant sous une photo postée sur Instagram où il figure aux côtés de ses coéquipiers Sipili Falatea, Peato Mauvaka, Reda Wardi et Sekou Macalou.



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